(Is 61, 1-2a. 10-11; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54; 1 Th. 5, 16-24; Jn 1, 6-8. 19-28)
Frères et Sœurs, nous voici au troisième dimanche de l’Avent. Ce dimanche est communément appelé dimanche de la joie. Dans le cantique que nous entendions, la Bienheureuse Marie en glorifiant les multiples hauts faits de Dieu ; ceux qu’il a opérés en elle et ceux qu’il a accomplis dans les nations laisse exprimer la joie de son cœur. D’où le thème du cœur pour notre méditation de ce jour.
Le cœur ne désigne pas seulement un organe physique. Il exprime la personne humaine, son être unique, le centre et la source intime d’où jaillissent ses pensées autant que ses sentiments, sa liberté et le don d’elle-même. La joie du cœur, c’est la joie de l’homme et de tout l’homme. Le cœur est aussi le symbole de l’amour.
En Marie, l’enfant de Bethléem veut révéler à chacun de nous le secret de son cœur, son amour infini pour tous sans exception, quoique nous ayons vécu, quelques soit notre histoire.
Dans l’une de ses prédications au Vatican, le père Cantalamessa a donné une image forte à propos de l’amour du prochain. « Un phénomène a été observé. Le Jourdain en suivant son cours, forme deux petites mers : la mer de Galilée et la mer morte. Mais tandis que la mer de Galilée est une eau grouillante de vie, parmi les eaux les plus poissonneuses de la terre, la mer morte, comme son nom l’indique est une mer morte. Il n’y a aucune trace de vie, ni en elle, ni aux alentours, seulement du sel. Il s’agit pourtant de la même eau du Jourdain.
La mer morte reçoit les eaux et les retient pour elle. Elle n’a pas d’émissaire, il n’en sort pas une goutte d’eau. La mer de Galilée reçoit les eaux du Jourdain mais ne les retient pas pour elle. Elle les laisse s’écouler pour permettre d’irriguer toutes les vallées du Jourdain. » C’est un symbole, pour recevoir l’amour de Dieu, nous devons en donner à nos frères, à nos sœurs et plus nous en donnons, plus nous en recevons.
Nous nous sentons pauvre dans la réponse que nous apportons à l’amour. Mais ce que nous sommes incapable de faire par nos forces, l’Esprit Saint peut venir le faire en nous. « L’espérance ne déçoit pas » nous dit saint Paul car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous fut donné (Rm5, 5). Et cet amour répandu dans nos cœurs est agissant, il est puissant et peut nous transformer.
Avec Marie ce matin, nous voulons créer une parenté spirituelle, un lien de famille. Son chemin est un chemin de foi et son cœur est celui du don. Elle accueille son enfant en elle. Elle le met au monde pour le donner. C’est l’icône de la vie Chrétienne. Accueillir le Christ pour le donner modestement. Accueillir et donner c’est la respiration même de la vie Chrétienne. On voit la grandeur de Marie dans la simplicité de l’humilité de son cœur. Elle est comme une boussole. Dans toute boussole il y a quatre points cardinaux. Donc, il y a quatre mots qu’elle nous donne pour nous orienter dans notre vie.
-Réjouis-toi, le christianisme est une religion de la joie. Quel que soit la situation que nous vivons, gardons le moral haut, tenons bon, l’espérance doit être la dernière à mourir pour le le chrétien.
– N’aie pas peur, Dieu à Jérémy, n’aie pas peur. Jésus à Pierre dans la barque, n’aie pas peur, la paix soit avec vous. N’ayons pas peur, gardons confiance !
– Oui, c’est l’âme de consentement, qu’il me soit fait selon ta parole. En toute circonstance, ayons foi que la main de Dieu nous guidera.
Magnificat : Parole de louange, d’action de grâce. Tout est grâce. On voit le caractère extrêmement positif du christianisme. C’est avec cette boussole que nous voulons marcher.
Pierre SONTE, prêtre.