PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT

(Isaïe 63, 16b-17, 19b ; 64, 2b-7 ; PSAUME – 79 (80) ; Corinthiens 1, 3-9 ; Marc 13, 33 – 37)

Frères et Sœurs, ce premier dimanche  de l’Avent marque le début de la nouvelle année liturgique, Année B. Je dis à toutes et à tous, bonne année liturgique. Je vous la souhaite très bonne malgré la situation de la pandémie, malgré les difficultés spécifiques des uns et des autres. Nous sommes dans une  période de grandes transformations qui fera de nous des hommes et des femmes adaptés à la réalité de demain. Nous sommes en gestation avec une autre conscience du réel. Ce qui nous permettra de grandir, c’est la confiance en la vie et en ces cycles. Alors gardons confiance dansla vie, c’est le meilleur soutient. Gardons confiance ! Telle est notre boussole pour cette nouvelle année liturgique.

Gardons également confiance en  l’Avènement de l’enfant de Bethléem. La particularité de la foi chrétienne est que nous croyons en un Dieu présent dans notre vie quotidienne, qui œuvre avec nous, pour nous, en nous et que nous attendons. C’est-à-dire que nous croyons en un Dieu qui échappe à toutes les captures que nous pouvons nous faire de lui. Il échappe à toutes nos considérations. C’est pourquoi, il nous invite à veiller.

Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de maison (pour pendre la bonne traduction). La venue du Christ n’est pas un futur mais un présent. Dans la même veine, le Christ ne revient pas, il vient.

Veiller, cela ne veut pas dire  de ne pas dormir car le sommeil est une bénédiction de Dieu. Jésus ne  nous interdit pas le sommeil. Il  nous dit : Demeurer en moi dans votre veille et dans votre sommeil. Veiller alors, c’est vivre notre sommeil en Dieu.

Frères et sœurs, dans ce temps qui précède noël, nous pouvons nous interroger : qu’attendons-nous vraiment ?  Les vacances, une augmentation, la fin du confinement, une promotion, un changement de vie… Ces attentes sont légitimes, mais ce n’est pas ce dont parle l’Évangile. Il nous invite à attendre  la venue du Christ dans notre  vie et dans notre histoire.

La venue du Christ, c’est plus de foi, plus de paix, plus d’amour, plus d’espérance, plus de réconciliation. Ce qui est le thème de l’Avent : « Viens Seigneur Jésus ». Dis-moi ce que tu attends et je te dirai qui tu es. Ne nous trompons pas d’attente !

J’aime bien  cette expression du pape François qui dans l’un de ses textes définit la foi comme la lutte contre la dégradation de l’émerveillement. Sincèrement, au début de notre conversion nous étions étonnés, émerveillés et puis nous nous sommes habitués.

Les temps de l’Église sont comme une pédagogie qui attire notre attention sur un point particulier de la foi. L’Avent est un appel à la veille, à la lutte contre l’habitude. Un appel qui nous invite à retrouver l’étonnement, la fraicheur, à se redire : « Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie » pour reprendre le titre d’un film.

Frères et sœurs, cette pandémie du COVID a pour mission de  nous révéler le vide que nous avons créé. Le silence, le vide des rues, des restaurants, des endroits sympathiques, ramènent à la solitude qui est en nous. On voit que l’industrie pharmaceutique fait des folies avec les antidépresseurs parce  que le lien n’est plus nourri. Alors ce lien à l’autre se révèle dans son urgence. On l’avait oublié, car le besoin de la relation vraie s’était transformé dans le besoin d’objets. Comme les objets, les rencontres se sont arrêtées brusquement, on retrouve la nature première de notre demande qui est la relation authentique. C’est pourquoi, nous avons choisi de nous tenir la main, comme symbole pour créer le pont, le lien.

Le COVOD emmène aussi le vide des odeurs. Cette maladie emmène la perte du gout et de l’odorat. C’est extraordinaire, on découvre que notre monde perd un ensemble de sensibilité incroyable. En plus, ce corps qu’on doit mettre à distance  avec lequel on pouvait tenir une main en signe de loyauté et de respect, mettre une main sur les épaules et dire je t’aime, tout va bien, ne t’inquiète pas, ne peut plus s’exprimer. Il faut le faire avec le cerveau et ça devient épuisant. Et la détresse de cette expérience est en train de monter doucement.

Le COVID, c’est celui qui révèle le vide. Alors, peut-être aujourd’hui, il est encore là pour cela. C’est un virus, c’est-à-dire une vie rusée qui vient nous mettre au défis pour redécouvrir les gestes qui nourrissent vraiment et qui font que nous sommes riche parce qu’on nous prend par la main, dans les bras. Que nous sommes riches par une expérience que nous vivons et qu’il y a des choses qui n’ont pas de prix.

 J’aime à croire  frères et sœurs, que pendant ce temps de l’Avent, le miracle du COVID est que derrières toutes nos larmes, nos blessures à penser, le choc que nous pouvons avoir après cette traversée, que c’est pour nous le moment de faire pousser la conscience de ce vivant qui dormais en nous depuis si longtemps. C’est mon souhait pour chacune et chacun. Amen !

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